Éditions du Canoë

Tout vaut la peine si l'âme n'est pas petite
Fernando Pessoa

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Les morts ne reviennent pas
de Michel Bulteau

Ed. du Canoë, février 2019

Lecture par Claire Fourier

Les morts ne reviennent pas. – J’ai aimé ce petit livre pour la mélancolie et la délicatesse qui s’en dégagent et apaisent le lecteur. Entrecoupées de poèmes, ce sont les pensées d'un homme fatigué, malade, c'est-dire, qui a décanté, voit les choses à la fois depuis Sirius et avec un regard d'entomologiste ; autrement dit encore, un homme détaché de la quincaillerie politique et culturelle considérée comme haute, qui s'attache aux menues choses souvent négligées, considérées comme basses, lesquelles un beau jour (ou un triste jour) se révèlent essentielles et belles. J’ai été touchée par l’homme adulte resté un enfant dans son amour pour la mère qui vient de mourir et son admiration pour une fille qui grandit. Livre signé d’un homme qui appartint à la Beat Generation, chanteur, cinéaste expérimental, vécut à New York où il fréquenta les artistes pop et punk, mais qui, avec l’âge, la fragilité qui en vient, prend le large dans une poignante douceur – et nous communique un désir de douceur.

Les morts ne reviennent pas, mais ils viennent à nous, pour un oui, pour un non, et avivent notre regard.

(Michel Bulteau, Les morts ne reviennent pas, éd. du Canoë, février 2019)

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