Ninar Esber
Née à Beyrouth, Ninar Esber doit quitter le Liban en 1986 pour s’installer à Paris. Ce départ est vécu comme un exil particulièrement douloureux. Elle mène une oeuvre artistique en même temps qu’une oeuvre littéraire. En 2000, elle expose pour la première fois : performances construites sur le silence du geste et la répétition. Un corps sentinelle observateur et en même temps observé à partir d’une réflexion sur la figure de Siméon le Stylite. En 2001, elle publie son premier livre, Leil Al Awal, des histoires courtes en arabe, publiées aux éditions Dar Anahar à Beyrouth. En 2006, elle publie son deuxième livre, Conversations avec Adonis mon père, un face-à-face intime avec le poète Adonis. Cette même année, elle obtient une bourse de la Villa Médicis hors les murs pour un projet de performances à New York, une stylite au féminin debout sur les toits des immeubles de Manhattan, défiant l’architecture érigée comme un signe de domination masculine. Ces performances en hauteur se poursuivent au Caire en 2008 où, face à la ville, elle chante une chanson de Marilyn Monroe (I wanna be loved by you) qu’elle a traduite en arabe, telle une « Muezzine » dans la nuit. C’est un appel à l’égalité, à la sensualité et à la liberté. Elle dénonce la misogynie comme elle l’avait fait dans sa pièce, Les 99 noms du Délicieux, en 2006, ou dans la vidéo Triangles pour femmes désobéissantes, en 2012.