Avec La Rose du Mékong, Louis-Ferdinand Despreez nous plonge à nouveau dans l’Indochine des années 30. On retrouve les colons français de la cité royale de Luang Prabang présents dans son précédent roman Bamboo Song, mais associés aux nouveaux personnages d’une enquête et d’une coursepoursuite dans la jungle, dans les ruelles de Cholon et dans les pagodes du royaume lao. Fondé sur des faits divers qui ont défrayé la chronique de l’époque, il redonne vie à une société de colons, de marchands d’esclaves cruels comme cet Hubert Garlaban, dragon démobilisé de la guerre 14-18, arrivé à Saigon en 1919 pour faire fortune, de policiers de la Sûreté fédérale, de receleurs milliardaires, de barons chinois et de mandarins assassins. Depuis les mines de rubis de Mogok en Birmanie jusqu’au Laos – le pays du Million d’éléphants et du Parasol blanc –, dans un univers d’apsaras langoureuses et de dragons gardiens du royaume, il nous entraîne avec son bonze détective en robe safran, Phra Somsak qui erre sur la Route Coloniale 13 de la Chine au Cambodge, ne prend jamais de notes mais résout les énigmes en rêvant… sur les traces de ce rubis couleur de sang qu’on appelle « La Rose du Mékong ».
Dans une langue rappelant celle des romans naturalistes, il mêle ici une enquête policière à des portraits insolites de l’histoire du monde sur fond de colonialisme, de traite des « Jaunes » et des mystères de l’Orient. Un vrai roman populaire qui nous restitue une époque et le Mékong, majestueux et sauvage.
La Rose du Mékong / Louis-Ferdinand Despreez