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Tout vaut la peine si l'âme n'est pas petite
Fernando Pessoa


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Le Soldat indien

Spécifications

René de Ceccatty

Genre : récit
Format : 12 x 18,5 cm
Pages : 168
ISBN : 978-2-490251-55-1
4 février 2022
15,00 € l'unité


Le Soldat indien poursuit une quête de la mémoire et s’attache à reconstituer un passé très ancien. Ceccatty remonte très loin de sa naissance, au XVIIIe siècle, en pleine guerre des Indes où il découvre à partir d’archives familiales qu’un de ses aïeux, Léopold, joua un rôle de premier plan. Arrivé en Inde en 1757, à l’âge de 33 ans, il apparaît comme témoin à charge dans un procès retentissant, celui de la réhabilitation en 1783 de Thomas Arthur Lally-Tollendal, gouverneur de Pondichéry que Louis XV avait fait exécuter en 1766. Cette exécution contre laquelle Voltaire s’était insurgé dans un pamphlet où il dénonçait l’arbitraire de la justice royale, est intimement liée à la perte des Indes et aujourd’hui complètement tombée dans l’oubli. En essayant d’imaginer à partir de quelques récits militaires et de quelques tableaux ce que furent pour cet ancêtre, Léopold, sa guerre des Indes et son retour en France avec sa famille « indienne », Ceccatty écrit une merveilleuse fiction – ce que certains appellent l’Histoire.

Le Soldat indien / René de Ceccatty

Articles de presse


 

Martine Sagaert, Les Lettres françaises, avril 2022

lire l'article et l'entretien : Martine Sagaert, Les Lettres françaises, avril 2022

 


 

Le Soldat indien, René de Ceccatty (par Philippe Leuckx)

Source : www.lacauselitteraire.fr

lire l'article : www.lacauselitteraire.fr/le-soldat-indien-rene-de-ceccatty-par-philippe-leuckx

 


 

Le Soldat indien / René de Ceccatty

Télégramme de Brest

 


 

Interview de René de Ceccatty
par Caroline Gutmann (RCJ, 8 février 2022)

cliquez ici

 


 

Interview de René de Ceccatty
par Josyane Savigneau (RCJ, 7 février 2022)

cliquez ici

 


 

Le Soldat indien par Philippe di Meo

LE SOLDAT INDIEN RENE DE CECCATTYMémoire familiale chancelante, documents réticents, vécus largement énigmatiques, mœurs surannées d’un déchiffrement ardu, époques révolues changées en histoire majuscule et dans laquelle ses menus acteurs surnagent si peu, arbres généalogiques squelettiques ou desséchés, tel est le matériau ingrat auquel le narrateur se trouve confronté. D’un canevas diversement adverse il a su cependant faire une œuvre originale de par son ton et sa forme.

De Léopold de Ceccatty, ancêtre de l’auteur, envoyé à l’âge de trente-trois ans guerroyer sans vraie gloire contre les Anglais pour arracher et défendre un lambeau de terre indienne, dont, bien sûr, Pondichéry, nous saurons peu. Un mariage, une descendance prolifique, trop souvent fauchée dans son plus jeune âge, une ambition militaire déçue, un retour en demi-teinte dans la mère patrie, un grade de colonel resté hors de portée, c’est à peu près tout ce que nous lèguent les maigres traces historiques attestées.

L’intérêt du livre largement inclassable n’est pas dans ces péripéties méconnues qu’on imagine pourtant à l’occasion dramatiques. Mais plutôt dans l’accent d’un récit délibérément morcelé. Nulle emphase n’y est repérable, contrairement à de tant de récits généalogiques familiaux spontanément tentés par l’épopée et, partant, par la glorification, justifiée ou non, d’une lignée.

 Non, René de Ceccatty aime plutôt aller et venir dans l’espace géographique et le temps familial comme malgré lui et presque en somnambule. Cependant, nous le savons, paradoxalement, le somnambule n’est pas dépourvu de direction. L’écrivain passe ainsi sans cesse du XXe au XVIIIe siècle et réciproquement, de Salins-les-Bains à Karikal tout aussi bien, mais également de la France à la Tunisie où il est né et a vécu jusqu’à l’âge de 6 ans, pour ne rien dire du Japon.

On pourrait résumer sa méthode par une citation du Marcel Schwob de La Vie de Monelle, comme le fait fort à propos un écrivain italien particulièrement francophile comme Edgardo Franzosini : « car toute construction est faite de débris. » On ne saurait mieux dire pour évoquer un livre tout en minces esquilles.

Le narrateur semble tout à la fois séduit et accablé par ces errances familiales au destin problématique, dont l’arrière-plan inquiétant est le plus clair du temps la ruine ou la déception. Il est non moins attentif à l’effiloché des chroniques élusives qu’il enregistre au fil de l’écriture. C’est ce qui fait tout l’attrait de son livre excentrique.

Car à côté des personnages, généralement fantomatiques, transmis par le laconisme de l’état-civil et celui des contrats de mariage, il en vient à réinventer quelque peu son histoire familiale sans la mythifier, encore moins l’exalter.

Par petites touches, parce qu’un dessin totalisant visiblement lui répugne, il reconstruit indirectement, et très partiellement, son petit et vaste monde mémoriel à travers un tableau célèbre du peintre hongrois Johann Zoffany. De sorte que Le colonel Blair avec sa famille et une Indienne ayah (une nourrice) est tenu implicitement pour une reconstitution acceptable du mode de vie de sa lignée revenue s’établir en Franche-Comté.

Selon une logique romanesque, du tableau, il déduit "naturellement" une Anjâli, ayah elle aussi, qui aurait pu faire partie de la famille Pavans de Ceccatty, même si, bizarrement, il n’ignore pas, par ailleurs, qu’il n’en n’a rien été. Alors, l’histoire réelle fait mine un instant de se ramifier dans une histoire potentielle mais non avérée.

Dans l’allure d’un récit fragmenté, et même déchiré, en temporalités et époques irréconciliables, on peut voir, comme mise en abyme, l’ironie de toute écriture biographique familiale, toujours diversement déconcertante, anachronique et, quoi qu’il en soit, sujette à caution au même titre que l’histoire majuscule des historiens.

À Mégrine, dans la banlieue de Tunis, ce point de vue, qui paraît neuf, trouve une allégorie éloquente dans le cimetière tunisien des de Ceccatty. Un cimetière saccagé, transformé en terrain vague macabre où on peut apercevoir des pierres tombales jetées bas, des sépultures profanées, des caveaux vidés, des cercueils éventrés. Se suffisant à elle-même, l’image est si forte qu’elle est à elle-même son propre commentaire. Et, de surcroît, celui du livre tout entier.

Nous avions les Éditions de La Barque, nous avons maintenant les Éditions du Canoë, de sorte que l’édition française peut actuellement se prévaloir d’une bien belle batellerie.

source : https://www.sitaudis.fr/Parutions/rene-de-ceccatty-le-soldat-indien-1642750293.php

 

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